RACONTE-MOI L'ESPACE MUNICIPAL JEAN VILAR

L'ensemble scolaire Jules Ferry, où tout a commencé...
 

Le Cinéma vient tout juste de souffler sa 125e bougie. Un fantastique chemin a été parcouru depuis les premières projections des frères Lumières. A cette occasion, nous vous proposons un retour sur l'histoire d'un de nos lieux culturels emblématiques, de la fin du XIXe à nos jours.

 Du jardin à la salle des fêtes… Les années 1880-90 sont synonymes de changement et d’agrandissement pour Arcueil. Le village devient ville et des travaux sont nécessaires. Dans l'ensemble scolaire Jules Ferry, à partir de 1879, une campagne d'agrandissement est entreprise. Entre les deux blocs d’école se trouvait un jardin, sur lequel on construit alors une salle avec des éléments de charpente provenant des usines de Gustave Eiffel.

La nouvelle salle des fêtes polyvalente d'Arcueil est née. Elle accueille dès lors des activités de gymnastique et de danse, des manifestations théâtrales et de cinéma, des réunions d'anciens combattants, des banquets et réceptions municipales.

De l’après-guerre à l’inauguration de la « salle Jean Vilar »

Fin 1945, Arcueil change de nouveau d'aspect avec la politique de reconstruction d'après-guerre. Le bâtiment se prénommait alors « salle des fêtes et réception communale d'Arcueil-Cachan ». Elle est utilisée en tant que telle jusqu’en 1946.

En 1950, la ville possède déjà un cinéma, Arcueil Cinéma situé au 4 avenue Raspail, à l'angle avec la rue Cauchy. Il compte 350 fauteuils et appartient à M. Jean Koempgen, également propriétaire du Gaité Palace de Gentilly. C'est un cinéma de quartier avec une programmation tout public. Dans les années 60, il change de nom pour Rex Arcueil.

Les années 70 marquent une modification du paysage cinématographique local. Le Rex Arcueil ferme définitivement ses portes, principalement pour manque d’entretien. La même année, La Pléiade, salle de 550 places, est inaugurée à Cachan par l’actrice Annie Girardot en présence de Jacques Carat (Sénateur-Maire). 

Jean Vilar par C215
Côté Arcueillais, c’est en 1972, à la suite de quelques modifications, que la salle « Jean Vilar », destinée au cinéma orienté Art et Essai, est inaugurée. Elle prend le nom d’une des grandes figures de la culture française de l'époque : Jean Vilar (1912-1971).

De grands projets municipaux pour la Culture.

En 1982, la loi de décentralisation instaure la fonction publique territoriale et participe à la structuration de la politique culturelle arcueillaise. Avant cela, toutes les activités étaient animées localement par le centre culturel Erik Satie. Au début des années 90, la municipalité engage une dynamique de grands changements. Le premier chantier est l'achat d'un préau aux dimensions modulables pour accueillir des expositions. Dans le même temps, le service Arts plastiques est créé en 1991. Quelques temps plus tard, la ville inaugure la Médiathèque Louis Pergaud : la section jeunesse, se trouvant au rez-de-chaussée de la Maison des gardes, et la section adulte, dans un ancien commerce de la rue Ras-pail, sont réunis dans un seul et même espace.

1992 marque le début de deux années de modifications profondes de l'espace municipal Jean Vilar. Le projet est confié au couple d'architectes Carill, connus surtout pour leur rénovation du Cinéma Forum Horizon dans les Halles parisiennes. Une attention particulière est portée au confort physique et phonique du spectateur et à une meilleure optimisation des espaces de circulation. La destruction des faux plafonds et des revêtements en formica met à jour les murs en pierre et améliore considérablement la qualité acoustique du lieu. Autre changement important : une deuxième salle, d'une capacité de 89 places, est créée. La salle 1 voit son fond de scène réduit pour permettre la création de ce nouvel espace. La grande salle, comptant 216 places et pouvant aller jusqu'à 259 sièges pour certains événements, se modernise aussi avec la rénovation de l'ensemble de ses fauteuils et l'agrandissement du proscenium (plateau situé devant la scène). La configuration du foyer et des bureaux tels qu'ils sont aujourd'hui date aussi de cette époque.

Planification de la façade
L'ensemble des travaux permet à l'espace Jean Vilar de s'affirmer comme un équipement culturel pluridisciplinaire ambitieux. La programmation de spectacles vivants s'enrichit et côtoie une offre cinéma orientée majoritairement vers l'art et essai. L'inauguration en 94 a lieu en grandes pompes ! Les habitants et les agents de la ville sont invités à se déguiser. Les escaliers devant l'école Jules Ferry sont habillés de rouge et une montée des marches arcueillaise est organisée. Le film Un indien dans la ville d’Hervé Palud est projeté à cette occasion. Aujourd’hui, des projets de travaux sont actuellement à l’étude pour une nouvelle modification du bâtiment afin de permettre sa mise en accessibilité et ainsi permettre au plus grand nombre de profiter de l’offre culturelle proposée. Un réaménagement complet des bureaux est prévu pour réunir les équipes travaillant à l’espace Jean Vilar en un seul et même lieu. 

Une ère nouvelle pour Jean Vilar.

A l’aube du nouveau millénaire, l’espace Jean Vilar porte une attention toute particulière à vivre avec son temps. Un record d’entrée est établi peu de temps après les travaux, en 1998, avec la projection du film Titanic de James Cameron. Onze ans plus tard, une nouvelle étape est franchie avec la projection du film à grand spectacle Avatar du même réalisateur. Les spectateurs se pressent dans les salles et sont plus de 1 000 par semaine pour venir apprécier ce film d’une grande prouesse technologique ! La modernité de l’équipement passe aussi par son matériel. Les premières projections en numérique 3D ont lieu en 2009 : Avatar bien entendu mais aussi Coraline, Meurtres à la St Valentin et le troisième volet de la saga L’Age de Glace. C’est à partir de 2011 que l’ensemble des projections sont en numérique, même si des projections en 35mm ont encore parfois lieu aujourd'hui.

Séance 3D en salle 1

Le bâtiment lui-même est adapté pour améliorer le confort du spectateur lors de sa venue. On peut citer l’installation du nouveau système de ventilation et de la climatisation permettant les régulations thermiques saisonnières en 2011, ou encore la pose de panneaux photo-voltaïques sur le toit l’année suivante. A partir de 2019, afin de limiter son empreinte écologique, une grande partie de la chaleur utilisée en hiver provient de la géothermie municipale, une source énergétique propre et durable.

Jean Vilar : un lieu de Culture pour tous 

L'espace municipal Jean Vilar s'affirme comme un équipement culturel ambitieux et accessible. Fort de son classement Art et Essai et ses trois labels (« Jeune public », « Patrimoine et Répertoire », « Recherche et Découverte »), il propose de nombreuses séances et initiatives de cinéma ainsi qu'une programmation spectacle vivant riche et variée. Acteur culturel tourné vers la jeunesse, il prend part à plusieurs dispositifs cinématographiques nationaux : CAC (collège au cinéma), LAC (lycéens et apprentis au cinéma), et plus récemment en 2020 « Maternelle et Cinéma ». De plus, les accueils de loisirs arcueillais et des municipalités voisines viennent chaque semaine apprécier une programmation jeune public soigneusement sélectionnée. Côté spectacle, ce n’est pas moins de la moitié des spectacles programmés sur la saison qui sont destinés au jeune public avec des propositions dès 18 mois. Les élèves de primaire des écoles publiques d’Arcueil profitent d’un spectacle chaque année offert par la ville pour les fêtes de fin d’année et peuvent se targuer de venir voir au moins un deuxième spectacle chaque année avec leur classe. Il faut également ajouter les prêts de salle aux écoles et service jeunesse de la ville pour les restitutions de leur travail en fin d’année scolaire.


L’espace Jean Vilar accueille également de nombreux festivals de cinéma, de chansons, de théâtre ou encore de musique, des conférences (Université Populaire d'Arcueil...) et de la musique grâce aux concerts du Conservatoire intercommunal du Val-de-Bièvre. L'équipement est aussi partenaire d'initiatives historiques annuelles telles que Les chemins de la Mémoire et d'initiatives citoyennes à l'image des récurrentes projections-débats organisées avec le collectif Regards en Transition.

Fier de sa programmation ouverte sur l'autre et sur le monde, l'espace municipal Jean Vilar s'engage chaque jour avec exigence pour vous faire vivre de grands et beaux moments dans ses salles !  

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En 2019, une autre innovation est apparue sur la façade de l'EMJV: voir l'article

N'hésitez pas à faire un tour sur la page Facebook de l'espace municipal Jean Vilar

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