Interview flash avec un «Grand Master» de la culture hip hop, avant la diffusion en exclusivité de sa conférence en ligne ce vendredi à 19h, et ouverte à tou.te.s, toutes générations confondues.
Sur la scène de l'espace municipal Jean Vilar, son corps élancé et ses dreadlocks argentées se mettent en mouvement, tout comme son sourire, à la simple évocation des premières Park Jams dans le Bronx du début des années 1970. La conférence hip hop peut commencer... A découvrir absolument ce vendredi 16 avril à 19h sur les pages Facebook et Youtube de Culture à Arcueil.
En attendant nous avons posé quelques questions à l'illustre conférencier Somy King, votre maître de cérémonie.
Culture à Arcueil : Le hip hop, tu es tombé dedans quand tu étais petit ?
Somy King : Comme beaucoup de jeunes français de ma génération c'est avec l'émission de Sidney, H.I.P. H.O.P. (diffusée à la télévision entre janvier et décembre 1984, ndlr) que j'ai découvert la culture hip hop. Je connaissais le titre «Rapper's Delight» mais pour moi ce n'était que du funk bizarre... J'avais 13 ans à l'époque. Après la fin de cette émission, pour beaucoup le rap n'a plus existé. Moi j'ai eu la chance de rencontrer un gars qui m'a fait découvrir que les pionniers du hip hop en France ne se sont pas arrêtés là. Tout un noyau de danseurs du 93, de Vitry-sur-Seine et Paris 18e et 19e était constitué.
 |
| Somy King et DJ Junkaz Lou |
S.K. : Un peu de danse comme tout le monde. Et puis au lycée j'ai intégré un groupe de graffeurs assez cotés dans la banlieue nord-ouest de Paris. Plus tard j'ai découvert les soirées Jams sur Paris. Je fréquentais beaucoup les DJ's. J'ai moi aussi aussi organisé des soirées, je me suis occupé d'un groupe
de danseuses et on a voyagé partout en Europe et aux Etats-Unis. J'ai toujours aussi beaucoup observé les pochettes de disques : les producteurs, les auteurs... J'étais un passionné. Et à la fin des années 90 j'ai monté un fanzine avec des potes sur la culture hip hop. Jusqu'à devenir conférencier depuis assez récemment.
CàA : Qu'est-ce qui t'as toujours attiré dans la culture hip hop ?
S.K. : C'est une histoire de rencontres. Tu peux y rencontrer plein de gens, plein de disciplines. Pour moi le rap c'est aussi la seule musique qui t'accepte comme tu es, qui que tu sois, d'où que tu viennes. Tu as ta place.
CàA : Quarante ans après sa naissance le hip hop et le rap sont toujours d'actualité alors qu'on les disait éphémères. Pourquoi à ton avis ?
S.K. : Le rap parle aux jeunes. Les textes sont sans tabous. C'est pour ça aussi que ça peut être du n'importe quoi d'ailleurs (rires). Même si nous on a vieilli, cette musique reste jeune. Il y a toutes sortes de rap aujourd'hui. C'est très varié.
CàA : Quel lien existe-t-il entre un rappeur américain connu d'aujourd'hui et les premières stars du genre ?
S.K. : Les premiers rappeurs de l'époque aux Etats-Unis étaient plus proches par leur mentalité du mouvement punk qui leur était contemporain que des rappeurs d'aujourd'hui : ils contestaient le système. Aujourd'hui je trouve qu'ils cherchent plus à être dans le star system que de rester dans la marge. Le public rap a changé aussi. Désormais même monsieur et madame tout le monde écoutent du rap. Que tu écoutes Billie Eilish ou du rap, les producteurs sont les mêmes, sauf chez les rappeurs underground.
______________
Par Somy King et DJ Junkaz Lou
Diffusion en ligne
Vendredi 16 avril à 19h
Sur la page Facebook Culture à Arcueil
Sur la chaîne Youtube Culture à Arcueil
Télécharger l'affiche
Plus d'infos sur Somy King
Commentaires
Enregistrer un commentaire