JOSÉ GAMARRA, DE TACUAREMBO À ARCUEIL

Bienvenue dans la jungle !  Le réalisateur Olivier le Vaillant s’est invité dans l’atelier de l’artiste José Gamarra, peintre majeur uruguayen, que la galerie municipale Julio Gonzalez avait accueilli en 2008 pour une rétrospective de ses œuvres. Ses peintures minutieuses, aux paysages à la fois imaginaires et critiques de l’histoire de l’Amérique latine nous révèlent sa vision singulière et affûtée du continent.

Dans la jungle de José Gamarra  
 
Les couleurs de José Gamarra sont installées à Arcueil depuis 1964. Peintre figuratif, passionné dès sa plus jeune enfance par le dessin et la peinture, il expose pour la première fois à l’âge de 13 ans et part dès 1959 à Rio de Janeiro étudier le dessin. En 1963, il participe à la 3ème Biennale des jeunes peintres à Paris, où il obtient une nouvelle bourse. C’est alors que démarre une nouvelle vie. Il voyage beaucoup entre l’Europe et l’Amérique du Sud.

La peinture de José Gamarra au début était abstraite, faite de signes et de couleurs grises et sans paysage. Le changement de continent lui permet un éloignement critique et la révélation d’une nouvelle palette.  La découverte de nouveaux écrivains et de nouveaux peintres, comme les fauves avec leurs couleurs éclatantes, transforment totalement le travail du peintre lithographe.  Fortement empreint de la mythologie précolombienne, puis figuratif, avec des forêts luxuriantes où la petite histoire rencontre la grande. En effet, des indiens d’Amazonie, des chefs de guerre incas côtoient des conquistadors ou des guérilleros.

Sa peinture, qui représente principalement des paysages, nous plonge dans un univers tropical et onirique. Les forêts denses, les lianes, les eaux troubles, où vivent anacondas et caïmans sont le plus souvent le décor de scènes historiques volontairement incongrues. Une dimension politique s’inscrit dans son travail pictural, avec la dénonciation des conquêtes et des envahisseurs, par le biais de caravelles ou d’hélicoptères, se mouvant dans un décor harmonieux et foisonnant, où leur présence est visiblement indésirable.


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