LE GRAND FEU : LE RAPPEUR MOCHELAN ET REMON JR RÉINVENTENT JACQUES BREL


Un spectacle hybride entre théâtre et musique qui nous fait (re)découvrir à quel point l’écriture du grand chanteur belge disparu il y a 43 ans, reste universelle.  


 

Jacques Brel, premier rappeur de l'histoire belge ? Grand poète, artiste engagé et contestataire, déclameur virtuose, raconteur d'histoires réalistes, adepte du «fast flow» (réécouter son débit farouche sur un titre comme «La valse à mille temps»), voilà un profil compatible avec la culture hip hop qui n'était qu'émergente à sa mort en 1978.

Qui mieux que Mochélan, belge lui aussi, artiste rappeur reconnu et influent dans sa discipline, pouvait s'atteler à remettre en lumière et au goût du jour les textes connus et moins connus du Grand Jacques ?

Après le spectacle Nés poumon noir en 2013, qui retraçait la trajectoire d'une jeunesse à Charleroi (Belgique) qui se révolte, se débrouille, déballe ses tripes plutôt que de se laisser abattre, Le Grand Feu est la poursuite d’une collaboration artistique. Jean-Michel Van den Eeyden, metteur en scène, réinvite Mochélan et Rémon Jr à célébrer une envie commune : celle de s’emparer des thèmes universels que sont l’amour, la liberté, la soif d’aventure, la mort, la solitude… dans l’œuvre de Jacques Brel. Le «Grand Feu» était à l'origine le titre de l’édito d’un journal dans lequel il s’affirmait dans ses jeunes années, sorte de clé de voûte de son œuvre alors à venir.

Mochélan : « J’ai grandi à Charleroi entre le tumulte des quartiers sensibles et l’attitude hautaine des quartiers bourgeois. J’ai grandi avec le rap dit « conscient », qui témoignait d’une révolte face aux injustices sociales. Jacques était pour moi le premier rappeur de l’Histoire, lui aussi parlait des injustices sociales, du profond mal qui ronge notre société. Mais plus jeune, je n’étais pas armé pour l’entendre, pour le comprendre. Récemment […] j’ai eu un déclic : l’envie d’explorer une partie moins connue du répertoire de Jacques Brel, d’y apposer ma sensibilité et de donner envie aux gens, aux jeunes, de lui prêter une oreille nouvelle. Mon souhait était de créer un lien entre hier, aujourd’hui et demain ». 

Comme Brel, le travail de Mochélan sur le papier et sur scène dénote une passion pour les mots et la langue. Tout comme lui, il a cet intense désir de monter sur scène pour dire quelque chose aux gens, pour les réveiller, pour leur dire que les choses qui leur font mal lui font mal à lui aussi, l’indignent. Alors quand Mochélan chante Brel, ce n’est pas dans une recherche d’imitation, mais comme le dessein d’une certaine filiation, et la transmission apparaît alors comme possible et belle, questionnant la notion d’héritage entre deux artistes. 

Sur scène, Rémon Jr, au piano et au pad, donne aussi la réplique à Mochélan dans un dialogue amical mettant en valeur les parties musicales. 

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Conception et mise en scène : Jean-Michel Van den Eeyden

Interprétation : Mochélan et Rémon Jr

Textes : Jacques Brel et Mochélan

Création musicale : Rémon J 

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Le Grand Feu / Théâtre de l'Ancre 

Vendredi 1er avril à 20h30

Espace Jean Vilar - 1 rue Paul Signac

Tarifs : plein 14€ réduit 8€

Réservations au 01 41 24 25 55 ou à jeanvilar-accueil@mairie-arcueil.fr

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