SATIE ET ARCUEIL : D'OÙ VIENT CE LIEN QUI LES UNIT ?

De son installation en 1898 rue Cauchy à aujourd'hui, où l'on s'apprête à fêter le 157e anniversaire de sa naissance, petit focus sur un compagnonnage municipal et artistique devenu patrimonial.

Portrait d'Erik Satie, impression photomécanique - source : Gallica-BnF

 

Éric Alfred Leslie Satie, dit Erik Satie, est né à Honfleur le 17 mai 1866 et mort à Paris 14e le 1er juillet 1925.

Après des allers-retours entre la Normandie et Paris, suite à la mort de sa mère quand il n’avait que 6 ans, il se fixe à Montmartre, jeune adulte de 21 ans. Il y fréquentera beaucoup d’artiste comme Claude Debussy, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine et Picasso. 

En 1895, il hérite d'une certaine somme d'argent qui lui permet de faire imprimer ses partitions et de changer de style de vêtements, arborant alors un costume en velours côtelé de couleur jaune, et gagnant ainsi le surnom de « Velvet Gentleman ». 

Un an plus tard, tous ses moyens financiers ont fondu. À 32 ans, il n’a plus un sou et décide donc de s'installer dans un logement moins coûteux à Arcueil. Malgré la distance, il se rend quotidiennement à Montmartre à pied, puis fréquente par la suite le quartier Montparnasse. 

 (C) Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / image Centre Pompidou, MNAM-CCI

La Maison aux quatre cheminées à la mort de Satie en 1925

 

Pourquoi avoir choisi la ville d’Arcueil ? il semble que ce soit sur les conseils de son ami fantasque Bibi-la-Purée, André-Joseph Salis de son vrai nom, figure emblématique de la vie de bohème de Montmartre et de Pigalle, bien connu des artistes de l’époque, peint par Picasso en 1901, personnage étonnant qui vécut à Arcueil et qui occupait la chambre avant lui. 

Voilà comment Erik Satie, prend possession en 1898 d'une chambre au deuxième étage d'un petit immeuble, surnommé la « Maison aux quatre cheminées », situé 22 (aujourd'hui n°34) rue Cauchy à Arcueil. Au moment de la visite il aurait déclaré : « Ma bonne dame, ça me convient, je la prends » . Il occupera cette chambre vingt-sept ans durant, jusqu'à sa mort en 1925, sans que personne n’ait été invité à y pénétrer. 

Les premiers temps de son installation, il est très discret et participe peu à la vie municipale. Mais, faisant connaissance avec un certain Alexandre Templier, futur maire d'Arcueil de 1923 à 1932 et directeur du journal socialiste « L'Avenir d'Arcueil-Cachan » il va changer son approche de la ville. En 1912, Satie tient dans ce journal, la rubrique des associations, puis adhère au parti radical socialiste. Il s'implique également dans le patronage laïc d'Arcueil-Cachan dont il reçoit en août 1909, les Palmes académiques. Par la suite, il accompagne les enfants défavorisés en sortie, donne des leçons de solfège en faisant redécouvrir Maurice Ravel.

Vers la fin de sa vie, il est pris en exemple par de jeunes musiciens qui se regroupent alors sous le nom de « L'Ecole d'Arcueil ». A sa mort en 1925, toute la ville est affectée. Deux ans après, se tiennent les premières festivités commémorant sa mémoire et tissant ainsi le lien indéfectible avec la commune. 

En 2016, à l'occasion du 150e anniversaire de la naissance du compositeur mondialement célèbre, la municipalité d'Arcueil organise une semaine de concerts, pièces de théâtre, conférences, courts-métrages, auxquels participent l’association Parade, Laurent Melon, Olivier Salon, Tom Johnson, Ornella Volta, Léonie Pernet, Issam Krimi, C215, entre autres. 

Pour maintenir un rendez-vous annuel et sa fidélité à l’œuvre et à la mémoire du compositeur, Arcueil donne rendez-vous à tou·te·s les artistes en herbe et confirmé·e·s chaque année depuis 2016, à la date anniversaire du 17 mai pour une scène ouverte en public. 

Retrouvez le programme de notre 8e édition du Bœuf satien : ICI

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